Christopher Nolan vs Edgar Wright: le combat des réalisateurs
Christopher Nolan est probablement l’un des plus grands réalisateurs du cinéma moderne. Edgar Wright, lui, est le maître du montage et de l’utilisation du langage cinématographique. Lequel est le meilleur? On en débat dans ce balado.
Mais avant de commencer, on parle de:
- La plateforme de formation Masterclass
- L’application Duolingo
- Le jeu de société Team 3
- Le jeu de société Apiary
- La série télé Shogun
- La série télé Blue Eye Samurai
- Le documentaire Still
- Le film Retour vers le Futur
Puis c’est le face à face:
- Edgar Wright et ses films Shaun of the Dead, Hot Fuzz, Scott Pilgrim, The World’s End, Baby Driver et Last Night in Soho
- La technique de montage d’Edgar Wright
- L’utilisation de la musique dans ses films
- Christopher Nolan et ses films Memento, Inception, Interstellar, Dunkirk, Tenet, etc.
- L’utilisation du son dans ses films
Transcription de l'épisode
Contient des erreurs car générée par IA.
Baptiste, salut! J'avais tellement hâte à cet épisode-là. C'est quoi le sujet aujourd'hui?
Le sujet aujourd'hui, c'est Edgar Wright versus Christopher Nolan.
Avant qu'on commence, comme d'habitude. Quoi de neuf?
Quoi de neuf? C'est en ci, je me suis inscrit à Masterclass. Puis là, ce que j'ai le goût d'apprendre, c'est en ci, c'est... Je trouve que ça peut m'être utile dans plein de sphères de ma vie, tant professionnelle que personnelle. Je prends des cours de Storytelling. Là, pour l'instant, c'est un gars qui s'appelle Salman Rushdie, qui est comme d'origine indienne, mais qui a habité longtemps au Royaume-Uni puis aux États-Unis. Puis là, après ça, j'en ai quatre autres enseignants potentiels dans ma liste, fait que j'ai beaucoup d'apprentissages qui peuvent s'en venir de ça.
C'est quelque chose que j'ai jamais osé faire. En fait, j'ai donné ça en cadeau à quelqu'un à un moment donné. J'ai jamais osé faire un Masterclass. C'est comme si ça m'intimidait trop.
Non, mais c'est ça. Au final, ça reste une vidéo que tu pèses sur Play. C'est ça. Mais j'étais comme content de faire ce saut-là et de me dire, yes! Enfin, je vais essayer d'apprendre du storytelling, des tactiques de comment est-ce que tu fais ça de façon intéressante. Bref, c'est super intéressant.
Je trouve tellement que ça fit avec ta personnalité en plus. C'est raconter des histoires. Raconter des histoires, improviser des trucs, c'est vraiment ta force.
J'aime ça.
J'ai vraiment hâte que tu m'en parles. C'est drôle parce que tu dis que tu t'es inscrit pour apprendre des choses. Ma blonde a commencé pour le fun à apprendre le japonais sur Duolingo.
C'est vraiment le fun. J'ai un collègue à job, Mathieu, s'il nous écoute, qui lui justement a appris le japonais, est allé au Japon pour voyager, pas habiter là-bas très longtemps. Il nous racontait un peu comment ça fonctionnait le japonais. Je pense que c'est pas vrai. C'est pas facile, mais je pense qu'il y a des paliers. Tu commences par apprendre des trucs un peu de base, puis à un moment donné, tu te rends à un niveau au-dessus, puis là, ça devient vraiment compliqué. C'était ça que ça avait de l'air quand il essayait de m'expliquer comment fonctionnait la langue japonaise. En tout cas, tous mes respects à vous deux, si vous avez du fun là-dedans.
C'est vraiment le fun, surtout. On apprend ça sur Duolingo, puis ça rend l'apprentissage amusant. J'ai essayé par le passé, avec d'autres langues japonais, mais j'ai essayé par le passé. Comment ça s'appelait? C'était tellement trop difficile. On dirait que c'était fait pour que tu te sentes mal. Je te raconte une expérience. C'était dans les débuts. Ça faisait 30 minutes que j'en faisais. J'étais comme, ok, ça va bien, ça va bien. Et là maintenant, c'est comme, ok, ces gens-là, qu'est-ce qu'ils font? Ah, je sais, j'ai appris ce mot-là. Ils nagent. Je choisis comme le mot pour nager. Je dis comme non, mauvaise réponse. Je veux dire, je regarde la photo, ils nagent. C'est comme, la photo d'en dessous aussi, ils nagent. Je veux dire, ils nagent ceux-là aussi. Ok, celle-là, t'es correct. Mais la première, c'est pas ça qu'ils font. Puis là, je creuse comme un débile. Puis je suis comme, ok, qu'est-ce qui se passe? Que c'est ça? Puis j'ai toujours la mauvaise réponse. Puis je me dis, il y a un bug dans le logiciel. Mais là, je google. Je google le truc. Puis ça dit, non, non, dans cette langue-là, là, ils nagent mais pas dans la même direction.
Mais il y a quelque chose de... Moi, je trouve ça... J'en connais pas beaucoup, mais tu sais, je trouve ça passionnant le sujet des langues. Parce que c'est tellement une représentation culturelle. Tu sais, il y a les histoires que mettons dans les langues plus au nord. Il y a plus de mots pour décrire la neige, mettons. Puis il y a des tribus à certains endroits qu'eux autres, plutôt que de dire gauche-droite, ils utilisent toujours nord, sud, est, ouest. Ça fait en sorte qu'ils ne sont jamais perdus. Ils savent toujours où est-ce qu'ils sont. Je trouve ça malade. C'est tellement... En tout cas, c'est des belles branches de culture, mettons.
Il y a des langues aussi que tu as le singulien, tu as le pluriel, mais entre les deux, tu as le duel pour deux ou trois.
C'est vraiment excellent. Je trouve ça fascinant.
Sinon, je voulais te raconter, je suis allé à la revanche avec des amis. Pour ceux qui ne viennent pas de Québec, c'est un resto, bar, jeux de société. C'est pas donné, mais c'est vraiment amusant. Puis j'ai essayé un jeu. À la fin de la soirée, on n'était que trois. J'ai essayé un jeu qui s'appelle Team 3. Team 3. C'est un jeu de table pour trois joueurs. L'objectif, c'est à l'aide de blocs qui ressemblent à des blocs de Tetris en 3D. C'est de construire une structure qui est illustrée sur une carte. Donc, une carte qui dit, voici ce qu'il faut que tu construises. Puis là, t'as des blocs. Avec ces blocs-là, il faut que tu construises cette structure-là. Sauf qu'il y a une twist. Il y a un seul joueur qui a le droit de toucher au bloc. Et ce joueur-là, il doit garder les yeux fermés. Il y a un seul joueur qui peut voir la carte qui montre ce qu'il faut construire. Et ce joueur-là peut pas parler. Puis le troisième joueur, il doit essayer de relayer verbalement à celui qui construit les yeux fermés son interprétation des mimes du joueur qui peut voir la carte.
Ça là, c'est... C'est vraiment cool. Ça a beaucoup de chance aussi de déraper.
Mais étrangement, on avait une super bonne synergie. Ça a été extrêmement facile. OK, tant mieux. Mais c'est ça, c'est inspiré des trois singes, celui qui se cache les yeux, qui se bouche le bouche, puis qui se cache les oreilles. Mais c'est ça, chaque joueur est un de ces singes-là. Intéressant. Pour ajouter la difficulté, OK, la structure à construire est verticale. Donc tu dois la bâtir, en tenant compte de la gravité, les yeux fermés. Avec des blocs comme des blocs de Tetris. Ça fait que des fois, pour que ça tienne, il faut que tu tiennes des trucs. Et des fois, même, tes blocs, il faut que tu les places en diagonale ou dans certains cas, à 30 degrés.
Eh là là, va mimer ça, puis après ça, même la personne qui parle à l'autre qui doit placer les yeux fermés, ça, à 30 degrés, bon courage aussi, là, il faut qu'on aille te... Il faut avoir de la bonne dextérité, mettons. Puis moi, je sais que je suis pas très bon en dextérité, fait qu'il faudrait pas que ça soit même qu'il soit pogné les yeux fermés.
C'est pas un jeu qui va durer des années, mais...
J'ai joué il y a pas longtemps, justement, avec des amis à job aussi. Apiary est un jeu de... Oui, j'aime tellement le... Mon ami qui avait le jeu, qui nous a expliqué le concept, juste en partant, c'est la race humaine est éteinte, puis les abeilles ont pris la place, puis elles sont rendues full, évoluées, elles s'en vont dans l'espace. C'est malade. Moi, juste ce setup-là, je suis comme j'aime tellement ça.
Les abeilles de l'espace.
Les abeilles ont comme survécu à l'humain, puis ils sont rendus dans l'espace. C'est excellent. C'est ça, après ça, il faut que tu choisis. C'est un peu un genre de... Tu sais, les styles de jeu où tu as des ouvriers que tu places à chaque tour pour faire certains types d'actions, mettons. C'est ça, c'est ce genre de jeu-là. Fait que là, tu peux décider, ah non, moi je vais essayer de plus explorer, moi je vais essayer de faire évoluer ma ruche dans l'espace, moi je vais essayer de faire évoluer mes ouvriers pour qu'ils aient plus de puissance, pour faire plus d'actions quand je les place. Et puis, bref. Mais c'est vraiment cool, puis tu peux même leur apprendre des danses, parce que c'est ce que les abeilles font. Ah ouais, c'est ça. En tout cas, bref. C'était vraiment cool. Bref, c'était un très très très bon jeu. Excellent jeu. Achète le pas, je l'ai.
Non non, j'ai voulu jouer. On était cinq, c'était compliqué avec la bouffe sur la table. On nous a dit on vous recommanderait peut-être autre chose. Bref, j'ai pas eu la chance de l'essayer encore. Sinon, j'ai commencé une série télé.
Ah ouais, ben là, ok, je vais te dire pourquoi moi je l'ai pas commencé.
T'as pas désigné plus?
Oui, je l'ai. Mais j'ai comme pas le goût d'être arrêté par le fait qu'il y ait juste un épisode par semaine qui sort.
J'ai dit ça à un ami commun, nous deux, Eddie. Il m'a dit, est-ce qu'il faut que tu regardes ça? J'ai dit, moi non, mais moi je vais attendre que ce soit tout sorti. Et comme il dit, il y a une vibe Game of Thrones. C'est vrai, il y a une vibe Game of Thrones. Game of Thrones, c'était une série que tu ne pouvais pas attendre à la fin avant de la regarder. Venant d'un gars qui les a tous regardés la semaine où ils sortaient. Il y a ce même genre de feeling là. Pour ceux qui ne savent pas ce que c'est, ça se passe au Japon dans les années 1600. Alors que le Japon faisait du commerce uniquement avec le Portugal. C'est basé sur un livre. Ça a été adapté dans les années 80.
Mes amis qui jouent à Donjon et Dragon parlaient justement qu'eux autres avaient déjà vu la série des années 80. Quand ils ont vu que Disney plus allait sortir comme une nouvelle version de ça, ils capotaient ma raide sur ça. Il paraît que j'ai vu les notes qui sont attribuées. Ça a l'air d'être une excellente série.
C'est incroyable les notes IMDB. C'est pas le même genre de notes que Rotten Tomatoes ou le 95% ça peut que ce soit mauvais. Avec raison, la qualité de la production. Juste le fait aussi que les Japonais dans la série parlent japonais. Je te dirais 80% des dialogues sont en japonais. Moi, je parle japonais maintenant. Ça fait une semaine que je fais des cours.
Va me faire croire que tu comprends tout ce qu'il dit à la perfection.
Sans blague, je trouve ça vraiment rafraîchissant que ce soit pas tout en anglais. Le seul genre de contradiction par rapport à ça, c'est que l'anglais est en anglais, le japonais est en japonais, mais le portugais est en anglais également. Quand il parle en anglais, la plupart du temps, en réalité, ça représente le fait qu'il parle portugais. J'en suis à trois épisodes seulement, parce qu'en date d'aujourd'hui, l'enregistrement, on enregistre le 8 mars, il n'y a que trois épisodes de sortie.
Sachez que si vous aimez ça, parce que c'est très évidemment... Shogun, vous avez compris, japon médiéval, etc. Il y a aussi une série animée sur Netflix qui s'appelle Blue Eye Samurai, qui est à se jeter par terre. C'est excellent. Premièrement, c'est un ami de mon travail, encore une fois, qui m'en a parlé, un designer. Il m'a dit que je devrais regarder ça. Je l'ai regardé. C'est bon, c'est tellement bon. C'est à peu près dans les mêmes époques, mais à un moment donné, il raconte que le Japon avait comme fermé complètement ses frontières. Il n'y avait plus personne qui rentrait, qui sortait vraiment. Puis là, l'histoire du Blue Eye Samurai, c'est comme un samouraï aux yeux bleus, puis semi-pobrider, fait qu'il vient probablement d'un étranger, en fait.
Tu comprends?
Bref, puis l'histoire est excellente. Puis les scènes de combo, en tout cas. Toi, tu me conseilles Shogun, moi, je te conseille Blue Eye Samurai.
D'accord, c'est deal. Yes, sinon, écoute, je suis en train de regarder, puis là, je dis, je suis en train de, c'est un film, puis oui, j'ai juste fait la moitié, l'autre moitié, ça va être après l'enregistrement. Ça s'appelle Still, c'est un documentaire sur Michael J.
Je confirme que je vois ces items à la caméra. Ok, en Lego. Je pensais que tu avais le vrai hoverboard, et que tu allais décoller dans ton studio.
Non, mais Back to the Future, c'est probablement mon film préféré de tous les temps. Vous allez comprendre par le sujet de la discussion aujourd'hui aussi. Mes films préférés ne sont pas nécessairement les plus grands films. C'est les films qui me divertissent le. J'ai tellement regardé Retour vers le futur quand j'avais 3-4 ans, sur le lecteur cassette bit max de mes parents.
Tu as pété la cassette ou le lecteur?
Le lecteur! J'ai trop regardé Back to the Future.
Tu as pété le lecteur avant la cassette? Ça, c'est rare quand même que ça arrive.
Les cassettes bêta étaient étrangement bien faites. Je peux pas me dire la même chose du lecteur.
Donc là, Etienne, qui commence? Toi? Moi? Tu veux faire Edgar Wright d'abord, puis je parle de Nolan ensuite?
Je pense que je vais faire Edgar Wright en premier.
Parfait. Moi, personnellement, j'ai adoré, si je ne me trompe pas, Hot Fuzz, The Last Pub Before the End of the World, à moins que je ne sais plus si c'est comme ça qui s'appelle. C'est peut-être la traduction française. J'ai vu cette trilogie-là. J'adore tous les acteurs dans cette trilogie-là, souvent qui sont des acteurs récurrents d'une trilogie, d'un film à l'autre, et c'est normal. Nick Frost, je l'aime sans bon sens. C'est ça. J'adore parce qu'il y a une partie là-dedans qui est de l'humour british à côté. Moi, je tripe sur l'humour british. Bref, ces films-là, je les aime de cœur. Mais je vais te laisser m'en parler. J'ai quand même, avant notre épisode, juste regarder Shaun of the Dead, juste pour me remettre un peu.
Tu as nommé Shaun of the Dead, son premier vrai film, 2004. Il a fait Hot Fuzz, 2007. Moins connu ici, je dois dire. C'est beau, c'est tellement beau. Et pourtant, c'est probablement son meilleur. C'est tellement excellent. En 2010, il a pris une pause de sa Coronato Trilogy. En passant, les trois films, Shut up the Dead, Hot Fuzz et World's End, n'ont aucun lien entre eux. Je sais qu'on l'appelle une trilogie. Lui a dit que c'était une trilogie. C'est juste trois films qu'il voulait faire. Le Coronato, c'est l'équivalent d'un drumstick ici. Il y a des raisons très personnelles pourquoi il appelle ça comme ça. Il y a des Coronato dans les trois films. Bref, fin d'apparentaise. Il a pris une pause dans sa trilogie pour faire Scott Pilgrim vs. Oui, qui est basé sur une bande dessinée de Bryan Lee O'Malley, je pense, que j'ai lu et c'est vraiment bon. En passant, si tu veux lire une bande dessinée, mets ton cerveau off et juste avoir du fun. Même principe. World's End en 2013. Baby Driver en 2017.
Oui, c'est vrai. Je me souviens d'Etienne qui m'écrit en 2017 et qui me dit, Baptiste, il faut absolument que tu ailles voir Baby Driver. C'est le meilleur film de tous les temps.
Avec le pire titre de tous les temps. Oui, c'est ça. Tu écoutes le titre et tu dis, c'est un bébé qui conduit... Non, c'est un film de heist de poursuit automobile. Puis récemment, 2021, Last Night in Soho. J'ai jamais vu. Ben, c'est passé un peu dans l'ombre, probablement à cause de la pandémie. Même si on peut blâmer la pandémie pour tellement de choses dans la vie. Mais c'est passé un peu dans l'ombre. Puis c'est, je te dirais, son seul film qui n'est pas et une comédie un peu. Driver est aussi une comédie. Mais moins que les quatre autres d'avant qui sont...
Je te regardais ça, Etienne. Écoute, c'est pas compliqué, là. Le tiers, le premier tiers du film, c'est juste un scénario niaiseux, genre. De le gars qui est en coloc avec un dude qui a pas de bon sens, puis sa blonde qui dit je suis plus capable d'être avec toi tant que t'es avec ce dude-là. Puis là, les deux gars, ils avancent là-dedans. Puis là, il y a des zombies qui commencent à apparaître. Mais eux, pendant tout le premier tiers du film, ils se rendent compte de fuck all.
C'est drôle. Et pourtant, à la base, c'est pas une parodie de films d'horreur. C'est un film d'horreur. Mais c'est juste que c'est un film d'horreur dont les personnages principaux sont assez stupides pour que le film d'horreur soit crédible. T'sais, quand t'as des personnages vraiment trop intelligents, puis là, les zombies trop intelligents, puis là, maintenant, OK, on se sépare. Toi, tu veux parler, moi, je vais parler. T'es comme, non, là, pourquoi soudainement vous êtes stupides? Là, les personnages sont stupides.
C'est vrai. Ils essayent de tuer des zombies à coups de vinyle.
À coups de vinyle?
Puis là, ils s'obstinent sur, ah non, non, ce vinyle-là, on voit pas le hockey.
Mais c'est excellent. Bref, t'sais, ce gars-là a fait un film d'horreur, qui est également de comédie. Un film policier, qui est également de comédie. Un film de bande de ciné, qui est également de comédie. World's End, j'ai pas envie de dire c'est un film de quoi, parce que je veux pas gâcher la twist. Mais il y a une twist, et c'est un genre en particulier. Il a fait un film de poursuite automobile. Puis Last Night in Zero, qui est... Je qualifierais ça de psycho-horreur mystère. Un peu en kites, même. C'est six styles complètement différents. Mais ce gars-là... Je regarde la liste. C'est tout des home runs. C'est tout des chefs d'oeuvre, tant qu'à moi. En passant, ce gars-là, c'est un réalisateur anglais, il a été refusé à l'école de film. Deux fois. Il n'est pas assez classique. Et pourtant, il y a plusieurs trucs qui caractérisent Edgar Wright, mais sa plus grande force, c'est son utilisation du langage cinématographique. Il est fort dans la comédie visuelle, à cause de son utilisation du langage cinématographique. Et l'autre truc qu'il caractérise, c'est son utilisation de la musique et du son. C'est un gars là passionné de musique.
Excuse-moi, dans Shadow of the Dead, le moment où il tape sur un zombie à trois avec les queues de billard en rythme sur Queen.
Ça, c'est le début de... j'ai envie de dire d'une idée qui va culminer à Baby Driver ou le film au complet. Et de manière seamless, synchronisée à la musique. J'y reviens plus tard, OK? Mais je parlais de comédie visuelle, OK? Quand un film c'est une comédie, depuis 20-30 ans, de manière générale, ce qui est drôle, ça va se trouver dans les dialogues, dans l'impro des acteurs, souvent les comédies américaines, avec le monde de Saturday Night Live, trois quarts, c'est improvisé, les situations tant que telles sont drôles, le scénario, etc. Mais ce que je trouve dommage dans ces comédies-là, c'est que tu as un médium, le cinéma, et tu ne l'utilises pas. Je t'explique, plein de ces comédies-là, ça pourrait très bien être une pièce de théâtre, puis ça ne changerait pas grand-chose. Par exemple, le dîner de con, OK? Je prends le dîner de con parce que c'était une pièce de théâtre. Je ne prends pas le dîner de con parce que je n'ai pas aimé ça. Au contraire, j'ai adoré le dîner de con. Mais c'était une pièce de théâtre. C'est une très bonne comédie. C'est super drôle. Mais il y a un potentiel qui n'est pas utilisé. Edgar Wright, de son côté, il va prévoir chaque plan. Même si c'est dans le but de faire une comédie, ou plutôt surtout si c'est dans le but d'être drôle. Beaucoup de ses films sont d'abord et avant tout d'un autre genre. Ok, horreur, film policier, on en a parlé. Dans lequel il va ajouter la comédie. Oui, il va avoir des jokes classiques, mais il va utiliser des aspects qui sont uniques au cinéma. L'utilisation du cadre. Juste qu'un personnage slide-out du cadre, puis il revient de manière drôle. Écoute, des fois, le timing est tellement bon, l'utilisation du langage est bonne, ça peut être magique, le cadre dans un cadre aussi, les mouvements de caméra, le montage. Puis là, ça amène à l'autre force, la compréhension du langage cinématographique, les montages. Ce gars-là est reconnu pour ses quick cuts. Donc, plutôt que de montrer quelque chose d'ennuieux parce qu'il faut que je passe mon personnage du point A au point B, il faut faire comme OK, je vais passer du point A au point B. Dans le temps de le dire, tu vas avoir plus d'infos que tu peux jamais en imaginer. Ça va être intéressant. Ça va être drôle. Ça va être divertissant. Je peux te donner un exemple. Est-ce que tu te rappelles de la scène dans The Matrix où Neo et Trinity ont besoin de s'armer? Je vais essayer en une minute. De te faire un comparatif de The Matrix à Hot Fuzz pour le même objectif. Donc, différence entre Edgar Wright et les autres réalisateurs. On prend The Matrix. On fait apparaître des rangées de guns autour de Neo et Trinity. Neo en prend un. Trinity dit, No one has ever done anything like this. Neo répond, That's why it's gonna work. Donne un coup sur son gun. Ça a pris 16 secondes. Necklace ouvre la porte du commissariat. Il passe devant le gars à l'accueil. Ouvre la porte du vestiaire. Déverrouille une case. Ouvre sa case. Prend son uniforme. Ferme sa case. Entre un casque et un keypad. La porte ouvre. Prend le shotgun. Un autre shotgun. Attache une ceinture d'accessoire tactique. Prend un fusil. Mets un chargeur dedans. Le chargeur, il charge et il spin le gun. Il fait la même chose avec un autre gun. Il spin les deux. Il range sur lui. Il met des cartouches dans le premier shotgun. Le charge. Mets des cartouches dans le deuxième shotgun. Le charge. Mets sa veste tactique. Il met une bretelle de cartouches de shotgun, range deux shotguns dans son dos, puis finalement met un cure-dent dans sa bouche sous un éclairage dramatique. Ça a pris 22 secondes. Avec des effets sonores pour chaque mouvement et action, des zoom-ins pendant les sous-actions importantes, puis une musique épique. Puis avec tout ça, t'obtiens plus d'infos, en plus. Que juste de l'exposition par le dialogue, que juste du... Si tu regardes comme faut dans tous les plans que tu vois, un plan après l'autre, tu vois des fois d'autres policiers dans le poste de police qui ont l'air de s'en foutre complètement de leur job. Ils s'en foutent de leur job. C'est ça la joke du film. C'est comme si c'est le seul policier qui veut faire sa job. Exact. Le gars dans l'entrée qui ne le voit même pas passer, pendant qu'il est dans le vestiaire, il y a plein d'autres policiers qui rient et ils mangent du gâteau. Puis, le code de l'armurerie, si tu regardes comme il faut, le keypad qui est pesé dessus, le code c'est 9. Écoute, le niveau d'information que tu as eu en 22 secondes, le fun que tu as eu, je veux dire, tu l'as vu s'armer au complet, c'était divertissant, puis c'était juste 22 secondes. Parce que tous les plans sont prévus, tout est prévu. Imagine un film au complet. Tu sais, en tout cas, j'aime beaucoup ce qu'il fait avec ça. J'aime beaucoup ce qu'il fait avec le montage. La musique m'aime à faire, Baby Driver. Il y a un plan séquence au début. Il est exécuté parfaitement et tout dedans est synchronisé à une chanson. C'est juste beau à voir, c'est juste le fun. Le film au complet, il est synchronisé sur la musique. Des fois, les coups de fusil, les actions, les coupures au montage, tout est synchronisé sur le beat. Ce qu'il a fait pour faire ça, c'est que d'abord, il a eu une idée de film. Ensuite, il s'est dit, je veux cette chanson-là, cette chanson-là, cette chanson-là, dont une, je pense qui s'appelle Baby Driver, d'où le titre du film. À partir des chansons, là, il a écrit les scènes. Là, il a dessiné les storyboards.
Un peu comme Interstellar 5-5-5-5 de Daft Punk, où ils ont d'abord, je pense, fait les tounes, puis ensuite un réalisateur japonais a fait un dessin animé par-dessus leur album au complet.
Ah, c'est... Ouais, c'est ça, exactement.
Oui, il est bon, mais comment je te dirais? Il y a des choses que je suis attaché nostalgiquement à ces affaires-là, puis malheureusement, il n'y a rien d'après qui surpasse ça. Parce que j'ai des souvenirs, mettons, d'enfance ou d'adolescence ou quoi que ce soit, heureux avec ça qui...
Associaient cette musique-là.
Tu ne pourras pas accoter ça même si ton nouvel album est excellent, mettons.
Dernier truc par rapport à mon réalisateur préféré. Ce gars-là a des forces, mais ce gars-là a des faiblesses aussi. Ses scénarios, ce n'est pas les plus intéressants. Ce que je veux dire par là, c'est qu'aucun de ses films, peu importe ce qu'il fait dans sa carrière, aucun de ses films va gagner Oscar du meilleur film. Ça n'arrivera pas. Je vous le prédis ici, ça n'arrivera pas. Parce que ce n'est pas un réalisateur qui va pousser un acteur à donner la performance de sa vie. C'est un réalisateur qui va vouloir s'amuser. Et il va vouloir que toi, en tant qu'acteur, Baptiste, que tu aies du plaisir aussi. Juste pour montrer à quel point les acteurs qui ont côtoyé Edgar Wright l'adorent. Bon, il a fait le film Scott Pilgrim vs. Il y avait une quinzaine d'acteurs là-dedans. Et il y a Edgar Wright qui a décidé qu'il produisait la série animée Scott Pilgrim Takes Off de Netflix. Là, il voulait que les acteurs reprennent leur rôle pour faire des voix. Donc, il a envoyé un e-mail à tout le monde. Je te nomme les noms, OK? Comme quoi ce n'est pas des deux de pic? Ellen Wong, Satya Baba, Brie Larson qui faisait Captain Marvel, Karen Culkin de Succession, Chris Evans, quand même Captain America, Brendan Routh qui était Superman, Alison Pill, Aubrey Plaza, Johnny Simmons, May Whitman, Jason Schwartman, Mark Webber, puis Anna Kendrick. Les 15 ont reçu un e-mail de Edgar Wright disant, est-ce que ça vous tente de rembarquer sur un projet avec moi pour refaire Scott Pilgrim, vous faites les voix. 20 minutes plus tard, tout le monde avait accepté. 20 minutes.
C'est fou pareil.
C'est fou pareil. C'est pas genre Steven Spielberg te demande de faire un film, tu dis oui. C'est plus, si ce gars-là te demande de faire un film, tu sais que tu vas avoir du fun. Tu sais que le résultat va être le fun aussi. Je vais lancer la balle avec un dernier fun fact. Il y a eu trois nominations aux Oscars pour ces films. Il a perdu ces trois-là aux mains de Dunkirk, de Christopher Nolan.
C'est drôle, j'ai exactement un point particulier sur l'audio de Dunkirk que je voulais parler. Je vais commencer par lister ce qui revient souvent dans Christopher Nolan, que tout le monde connaît, mais que ça vient me chercher. Pour ça que j'ai regardé des films. J'adore ça. À la fin, je vais faire mon top 3 dans l'ordre. Il y a beaucoup de gens qui me connaissent, qui savent que mon réalisateur préféré est Christopher Nolan. À un moment donné, on s'était parlé et tu m'as dit qu'il faudrait qu'on connaisse ton top 3. J'ai fait mon top 3. Je vais en parler tantôt. Bref, première chose. Christopher Nolan est dans la narration non linéaire. Premièrement, l'un de ses premiers films, Memento, il est excellent là-dedans, mais beaucoup de films qui reviennent par la suite, comme Inception, Interstellar, n'importe lesquels, il y en a beaucoup qui sont comme ça, ce n'est vraiment pas linéaire comme film. Moi, j'aime ça, ce qu'on appelle des ellipses en impro, ou peu importe dans quel domaine, ce n'est pas juste en impro, mais de faire des retours en arrière, des coups dans le temps, etc. On dirait que ça vient approfondir l'histoire, ça rajoute des choses et je trouve ça vraiment pertinent. Il y a des thèmes récurrents qui me touchent particulièrement. Côté, on va dire, même scientifique de la chose, le temps dans Interstellar par exemple, avec la distorsion du temps, la distorsion de la réalité dans Inception, c'est vraiment intéressant. Puis la distorsion de la perception dans Le Prestige par exemple, avec l'aspect très illusion. C'est toutes des choses que je suis comme moi, à chaque fois, je suis un peu un enfant naïf, mettons, qui regarde ça, et qui est comme, oh mon Dieu, que je trouve ça beau, je m'en fais mettre plein la face avec ça, puis je trouve ça malade. Deuxième élément, dans la musique, premièrement il y a Hans Zimmer, qui est très souvent en arrière des super soundtracks de Christopher Nolan. Puis il y a ce qu'on appelle le Shepard Tone, si je ne m'abuse, qui est une illusion auditive qu'il utilisait dans Dunkirk, qui est probablement l'une des raisons pour lesquelles il a gagné côté audio. Ce sont des sons superposés et séparés par une octave, donc huit notes. Et quand le son superposé, le plus bas, débute dans l'audio, celui qui finissait vers le plus aigu s'atténue. Si tu appliques cette logique en répétition, non-stop, tu remets constamment à la fin d'un son qui finissait au plus aigu, un son plus bas qui continue, ça donne l'impression d'augmentation infinie des notes et donc de la tension dans la musique. Ça donne l'impression que l'intensité ne cesse jamais d'augmenter. En fait, c'est que tu montes, mettons tranquillement, les notes par les notes par les notes par les notes, et dès que tu arrives au plus aigu, ça commence à s'atténuer le plus aigu. Il y a le même son qui rembarque au plus grave. Mais toi, quand tu entends ça en tant qu'humain, t'as l'impression que c'est juste une escalade continue. Ça n'arrête jamais d'escalader. Puis ça, moi, je me rappelle d'avoir vu Dunkirk. On dirait que je sortais du film, et j'étais comme, mais voyons comment est-ce qu'il a fait pour me faire ressentir cette intensité-là. Puis je suis allé lire après, puis j'ai découvert cet effet auditif-là, puis je me suis dit, eh ben, c'est pas juste à travers le visuel, le petit coquin qui arrive à jouer avec mon cerveau, qui arrive à le faire dans l'auditif aussi. Ça, en tout cas, j'étais vraiment sur le cul, encore une fois. Christopher Nolan, c'est quelqu'un qui joue beaucoup sur les visuels époustouflants, le IMAX, et avec le moins de CGI possible, CGI. Par exemple, dans Inception, si vous vous souvenez de la scène de combat où il y a un changement de gravité dans un couloir, ce couloir rotatif-là, il a été construit de A à Z. Il existe pour vrai, tu sais. Tout ça, il n'y a pas de CGI là-dedans, pas en tout. C'est vraiment du réel. Je pense que Christopher Nolan, c'est quelqu'un qui est très attaché à si je suis capable de le faire réalistement, je vais le faire réalistement, plutôt que de mettre de l'effet numérique là-dedans, mettons.
C'est quoi les possibilités?
Je ne dis pas que c'est facile, mais après ça, ça fait en sorte que le résultat est waouh. Et à un moment donné, tu en as parlé dans un épisode précédent. L'explosion dans Oppenheimer aussi s'appuie sur quelque chose qu'il a essayé de faire pour vrai cette explosion-là. En tout cas, ce que je veux dire, c'est qu'il essaye souvent de partir de quelque chose de très concret sans faire juste de passer par le numérique pour se dire que le numérique va tout régler ces effets-là. La narration énigmatique dans le sens où, moi, l'un des premiers trucs que j'ai toujours aimé, c'est souvent, Christopher Nolan va être capable de débuter certains de ses films de façon complètement incompréhensible pour celui qui le regarde. Puis tu comprends le début à la fin. C'est Interstellar Inception, c'est comme ça que les films ont été faits. Tu commences par des énigmes au début, puis tu les comprends juste quand tu te rends à la fin du film. Ça, moi j'aime ça. Puis, c'est souvent des fins ouvertes. La fameuse 2P dans Inception, tu sais, ça laisse des questions. Puis là, il y a du monde qui part en analyse de la fanbase, qui dit, ah mais là il avait sa bague quand il était dans la frite. C'est bon, c'est excellent. Puis, un peu comme toi avec Edgar Wright, il y a des collaborations récurrentes avec Michael Caine, Kylian Murphy, Christian Bale, Tom Hardy, Gary Oldman. C'est quand même des gens à qui il fait souvent appel, mettons, dans ses films.
On s'entend avec la pochette d'acteurs que j'ai nommée tout à l'heure pour Edgar Wright. C'est des jeunes qui ont du fun, qui sont acteurs, qui leur nom sont connus, mais ce n'est pas encore là des acteurs à Oscar comme tous les acteurs.
Ah oui, c'est des billes. Ouais, c'est ça. Oppenheimer, c'est quand même une brochette encore plus intense que d'habitude, mettons. Et puis, pour finir, je ferai mon petit top 3 pour toi, Etienne. J'ai été surpris, puis ça, je t'en avais semi-parlé, mais j'étais surpris finalement de ne pas avoir mis Inception dans mon top 3.
Scandale.
Scandale. Inception a déjà été dans mon top 3, mais je pense qu'il a été remplacé. Donc, premier, numéro 1, Memento. Memento, on parle d'un film qui est simple quand même. En termes de budget, on n'est pas open-heimer ou interstellar ou quoi que ce soit. On est loin là. Puis, le concept de juste remonter dans le temps à partir de notes que le personnage principal se laisse à travers le film. Puis là, tu vois des flashbacks, puis tu remontes. Puis ce film là, la Timeline, c'est jouissif pour vrai. Moi, ce film là de Christopher Nolan, depuis que je l'ai vu, c'est l'une des grandes raisons pour laquelle je trouve que Christopher Nolan, c'est mon réalisateur préféré, c'est que Memento, c'est l'un de mes films préférés.
C'était pas son premier d'ailleurs?
Il y en a fait un autre à vendre que j'ai jamais vu, qui paraît que c'était tourné encore plus low budget. C'est juste Christopher Nolan qui parle dans un micro.
C'est tout.
La simplicité et l'efficacité du scénario de ce film-là, j'étais pour vrai, aucun autre de ces films blockbusters de la suite n'a à côté le feeling que j'ai vécu avec Memento.
Je pense que c'est parce qu'aucun autre film n'avait osé faire quelque chose du genre. C'est clair qu'il y a des gens qui nous écoutent qui font comme Non, en 82, il y a tellement de réalisateurs qui font... Mais moi, je me rappelle, mon frère avait loué ce film-là au club vidéo. Oui, c'est l'âge qu'on a. Je me rappelle, j'avais regardé et je ne comprenais pas. Des fois, c'était en noir et blanc. Des fois, c'était en couleur. Et là, maintenant, tu comprends. Quand c'est en couleur, tu recules de longues temps. Quand tu arrives à la fin du film, que les deux timelines se rencontrent, et que là, le noir et blanc flippent en couleurs soudainement. C'est tellement de récompenses.
Magique. Ça, c'est le premier, mon top 1. Mon top 2, ce serait Interstellar. Parce que je trouve que le concept de distorsion du temps Moi, le moment où le gars est en orbite, et que là, les deux vont se poser sur la planète où il y a une vague géante qui s'en vient à un moment donné et qu'ils sont obligés de repartir, et qu'ils sont juste restés quelques instants et qu'ils reviennent, le gars, il a vieilli de je ne sais pas combien de temps juste à cause d'un effet de gravité qui n'est pas la même chose que ce que nous, on vit sur la planète Terre. Moi, vivre des claques scientifiques dans des films, j'aime ça. Je capote avec ça. Le voyage même dans le trou noir aussi, c'est comme théoriquement, il y a des scientifiques qui se disent peut-être qu'un jour, la matière elle s'en va quelque part aussi à un moment donné à la fin de ce trou noir-là. Il y a des trucs avec les trous noirs, on s'en reparlera dans un autre truc, dans un autre épisode. Juste mettons la lumière. Normalement, il n'y a rien qui va plus vite que la lumière dans l'univers. Mais il paraît que la lumière qui passe dans un trou noir, ça se pourrait qu'elle aille plus vite que la lumière en elle-même. En tout cas, j'avais lu des études là-dessus, mais ça commence à qui? Un scène d'unis quand je lis des trucs de même.
Fait que toi, c'est le trip scientifique.
Moi, j'aime ça. Je capote avec ça. J'aime ça me faire jeter la terre avec ça.
La partie qui m'avait le plus marqué du film, c'est quand Matthew McConaughey voit les vidéos de sa fille. Puis il la voit vieillir d'un 30 secondes à l'autre. Puis je veux dire, j'étais pas papa à l'époque. Puis ça m'avait fait tellement mal de voir ça. Je pense que je re-regarderai ce film-là aujourd'hui.
Le acting est très bon. Puis le troisième, j'ai hésité avec Inception justement, mais finalement c'est Batman The Dark Knight. Il l'emporte. Parce que... J'adore Batman. J'adore Batman. Puis je pense que c'est probablement l'une des meilleures adaptations qui a été faite de Batman. C'est le Batman de Christopher Nolan. Parce que j'aime le style de Nolan qui vient avec ça. Puis j'aime le Joker de Heath Ledger. Non mais c'est ça. On dirait tout ce qu'on vient de parler avant. La musique, les visuels époustouflants, la narration. Toutes ces choses-là appliquées à l'univers de Batman. Je trouvais que ça rajoutait un côté vraiment plus dark que ce que j'avais pu voir dans les adaptations précédentes. Je dis pas le pingouin dans le premier film de Batman qui a été fait avec le pingouin. C'était creepy en titille. Tu parles de DeVito. Le Joker de Jack Nicholson, il est quand même... Mais j'avais jamais vécu ce niveau de darkness dans cette affaire-là. Et le fait que Batman c'est un renégat, que je le ressentais tellement dans ce film-là. En tout cas, bref, c'est ça mon top 3.
Je me rappelle, tout le monde a réalisé à quel point Heath Ledger était un acteur d'un talent qu'on n'aurait jamais pu imaginer. On pensait que c'était juste le mannequin qui faisait de l'acting. Puis tout de suite après, il meurt.
Ouais, c'est ça. Ça, c'est quand même quelque chose. Ça rajoutait à tout cet univers-là.
Mais c'est vrai que Batman Dark Knight était quelque chose. Ah ouais. J'ai l'impression que... Il y a eu beaucoup de... Avant Nolan, les films de Batman, c'était sombre, mais c'était pas sérieux.
Ouais, c'est ça.
Ça a jamais été sérieux.
C'était sombre, comics. C'est correct de lire une BD avec un style qui est souvent cd comics, et tu regardes Batman. C'est un peu exagéré, la représentation. Là, on était plus proche de quelque chose de très dark, humain. Joker qui est complètement fou. Il veut rien, le Joker. Il est juste taré, et Batman essaie de comprendre ce qu'il veut, et tu ne comprends pas ce qu'il veut. Moi, j'ai vraiment aimé ça.
Depuis ce temps-là, je pense que tous les films de Batman, je vais exclure Batman Lego, qui en plus est excellent. Je l'ai vu récemment, c'est vraiment bon.
Je sais ce que tu vas dire. C'est qu'on dirait que tous les Batman ont hérité un petit peu de ce style. Mais je trouve que même un qui va encore plus loin, c'est le film Joker. On est tellement le Joker que son rire c'est une condition médicale. Il rencontre une travailleuse sociale. Tu es proche de la misère humaine dans ce film-là. Puis là, je suis comme, ok, ça j'y crois. J'aime ça les super-héros. C'est exagéré, goofy etc. Mais qu'est-ce qui me fait ressentir le plus d'émotions? Ce n'est pas ça. C'est ces autres films-là. Bref, je ne veux pas m'étendre là-dessus.
Tu vois là-dessus, moi je comprends tout ce que tu as dit. Je suis d'accord avec tout ce que tu as dit. Mais là, après, on compare. C'est qui nos réalisateurs préférés? On a deux profils 100% différents. Tu es dans l'ancré, tu es dans le sérieux.
Mais j'ai regardé à nouveau. Je t'avais dit que j'avais vu le trio Cornetto. Mais j'ai regardé à nouveau Shadow of the Dead. J'aime beaucoup aussi rire dans ce genre de comédies-là. C'est juste que ça ne pouvait pas être ça qui est mon réalisateur préféré. C'est correct. C'est bien correct. T'as le droit, tiens.
Mais j'aimerais bien voir un Batman réalisé par Edgar Wright.
Je pense que si Edgar Wright faisait un Batman, à mon avis, il y aurait une scène à un moment donné qui se passe dans un pub avec une pinte. Parce que je sais pas si t'as remarqué, mais je trouve que ça revient souvent, les pubs avec les peintes dans les films d'Edgar Wright. C'est ça, c'est des pubs, c'est des peintes. C'est vrai, ça.
Est-ce que t'es capable d'imaginer Simon Pegg à Gotham? Mieux que ça, est-ce que t'es capable d'imaginer Nick Frost en tant que Batman?
Non, Nick Frost en Robin.
Ok, faut qu'on écrive le scénario, on l'envoie à Edgar Wright, on dit t'es pas game.
Ah c'est bon, c'est bon, et à l'inverse tu vois, mettons Christopher Nolan qui ferait un Shun of the Dead. Qu'est-ce que ça pourrait...
Ah, je sais, t'as l'histoire du zombie avant qu'il devienne zombie. Ah oui c'est bon, pis l'histoire du zombie une fois qu'il est zombie.
C'est ça. Pis là tu te mets à sympathiser avec la version zombie.
Oui, exactement. Le moment où il se fait mordre, où il devient un zombie. Pis là tu te mets à comprendre. Pis là c'est une tragédie. Tu as vu à quel point sa vie de zombie est horrible. Sa blonde zombie l'a laissée. Pis là qu'est-ce qui s'est passé avant? Ah non.
Pis là au début, le dude, au tout début de l'histoire, il se prend un livre sur la tête. On comprend pas pourquoi. Mais à la fin par contre. La sixième dimension. Il y a un livre qui lui tourne sur la tête.
Pis au début du film, t'entends un gros... Un gros son. Pis tu te dis, wow, Hans Zimmer, c'est un soundtrack. Pis à la caméra, elle panne. Pis tu te rends compte que sinon, c'est juste le cri d'un zombie.
Simon Pegg, il fait ça à un moment donné dans Shadow of the Dead. Il baille. Non mais il baille. Pis ça sonne comme un zombie. Pis finalement, il est juste en train de bailler.
Je veux revenir quand même sur Shadow of the Dead. Le plan séquence au début du film. Où il sort de chez lui. Il va s'acheter un coke au dépanneur, au shop. Pis il retourne chez lui. Pis il croise du monde. Il croise quelqu'un qui lave sa voiture. Il fait la même chose le lendemain. Il croise exactement les mêmes personnes. Mais ce coup-là, c'est tous des zombies. Ou c'est tout du monde qui se sauve de des zombies. Pis lui, il se rend compte de rien. Pis il y a plein de petits détails dans le background. Pis je me rappelle plus si c'était son producteur. L'histoire disait qu'il y avait quelqu'un dans l'équipe du film ou si c'est son monteur qui a vu ça de prévu pour le tournage. Pis il a dit, tu garderas jamais ça dans le film. Ça va être trop long. Ça va être trop ennuyeux. Pis Edgar Wright a fait, ah ouais, trop ennuyeux. Pis là, il s'est mis à ajouter des détails là-dedans. Pis des trucs. Pis là, Simon Pegg avait des idées. Pis là, il se lançait la balle. Pis là, le monde qui était là, les extra. Ah, t'as peur? Mets-toi là. Toi, tu vas te faire tuer là, OK, pour la prochaine fois. Pis au final, c'est une des scènes qui définit le film. C'est excellent.
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Yes, on adore ça.
On se dit à la prochaine, Baptiste.
À la prochaine.